La technique de montage de gros
blocs de sable a été développée par le Professeur Pedro Germi,
maître sculpteur qui travaillait à Santos, sur la côte de São Paulo, au Brésil, ville où se trouve le
plus grand port d'Amérique Latine, et où réside la plupart de la famille Prata.
Pedro Germi a formé neuf des dix champions du monde dans cette
technique.
- "Dès l'âge de 11 ans, j'ai reçu l'appui de mes parents et de ma
tante Marie-Edith. J'ai appris à faire des sculptures sur sable avec Luis Farias,
champion Brésilien en 1973, qui a conquis la troisième place du
championnat mondial à La Baule, en France. J'ai toujours adoré dessiner et ce depuis mon
enfance. À 15 ans, j'ai obtenu ma première victoire du
championnat organisé par Air France et par le journal A Tribuna de
Santos.
Premier prix du Concours National,
avec "le nettoyeur de chaussures" à Peruíbe, Sao
Paulo, en 1979. Dans cette sculpture, j'ai fait les premiers éléments vides, essayant de maintenir en place le sable malgré la
présence d'air.
Mon deuxième prix, remporté avec "le soulard", sur la
plage de l'Ile Porchat, à Sao Vicente, Sao Paulo, 1980.
Le trophée "Maire Koyo Iha", à São Vicente,
1980.
En février 1981, après avoir fait des dizaines de dessins d'après
photo, j'ai passé une semaine à m'entraîner sur une plage
déserte de la côte de São Paulo.
J'ai remporté à l'unanimité du public et du jury le XVème Championnat
Brésilien, à la plage de Pitangueiras au Guarujá. Cette année-là, les organisateurs avaient décidé d'employer une
formule différente avec le sable. Il ont fait un mélange avec un peu de ciment
très fin, cela a donné moins de cohésion au mélange sable-eau.
Tout cela dans le but de faire un musée à ciel ouvert.
Mon bloc est tombé à deux reprises. La deuxième fois, le groupe
de musique s'est arrêté et j'ai entendu des exclamations dans la foule qui
assistait au championnat.
Je me souviens également de Nelson Zéglio, grand organisateur de l'événement
et responsable des relations publiques d'Air France, me disant : -
"Il faut que tu recommences maintenant sinon tu vas être exclu de l'épreuve."
Avec la sculpture "Donner une chance à la paix" en hommage à
John Lennon, j'ai reçu le premier prix national. Enfin, après trois ans,
je fus déclaré champion brésilien.
Je me suis mis à genoux pour imaginer la nouvelle pose de John Lennon
et j'ai commencé à travailler. Mon assistant et ami Luis André m'a beaucoup aidé en m'apportant une énorme quantité de sable.
La sculpture de John Lennon
a été une réflexion contre la violence humaine, un hommage au
musicien et poète ex-beatle. J'ai grandi en écoutant les Beatles, et j'aime leur musique encore
aujourd'hui. Elle est intemporelle. J'étais en train d'étudier pour le bac, quand on m'a appelé
pour m'apprendre la mauvaise nouvelle de son assassinat. Après avoir
beaucoup réfléchi, j'ai décidé de faire son portrait, jouant de la
guitare, une colombe de la paix à ses côtés.
John Lennon venait d'être tué le 8 décembre 1980. Le public était
encore sous le choc de cette disparition. La sculpture a eu du succès. Heureusement, j'avais étudié son visage en détail. La victoire m'a permis d'être interviewé sur la plus grande chaîne de
télévision brésilienne.
Ces concours de sculptures sur sable m'ont fait réfléchir sur l'art
et développer un sens critique.
En 1981, j'avais été reçu à l'Université de São Paulo. Le bisutage à l'entrée explique mon crâne rasé sur la photo. Comme prix, air France m'a offert un voyage à Paris, où j'ai atterri le
15 juillet 1981. En 1982, j'étais reçu à l'École Nationale Supérieure des Beaux Arts de
Paris, accomplissant ainsi mon rêve, la raison majeure de mon séjour en
France, étudier dans la même école que les grands maîtres de
l'Art.
Une sculpture de sable en 2007, à São Paulo, lors d'une course de Formule 1.
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